la vie en prose et en vers (une franche liberté délestée d'une pierre brute) construisons en chacun de nous quelque chose qui tendra vers le meilleur de nous même.

Freeman délesté

12.Aoû.2004


On ne sait pas très bien ce que Maurice a et que nous n’avons pas, et pourquoi l’île sœur affiche une santé économique florissante et nous, pas. Quand on pense au Japon, qui n’a rien, ni sous-sol ni surface cultivable, on comprend que depuis les années de la colonisation, des Malgaches sensés comme le pasteur Ravelojaona se soient posé une question fondamentale. Pourquoi les Malgaches ne réussissent-ils pas comme les Japonais ? Pourquoi Madagascar ne dépasse pas le Japon alors que la Grande île dispose de plus de potentialités que l’Empire du Soleil levant ? “Ny Malagasy sy ny Japoney ” -Les Malgaches et les Japonais- écrit par le pasteur Ravelojaona avaient passionné des milliers et des milliers de jeunes lecteurs. C’est sans doute une question de
mentalité.
Madagascar a vécu de rêves et d’idéaux, depuis l’Indépendance. Depuis 1960, se suivent les politiques slogans. Politique au ras du sol et politique du ventre du Père de l’Indépendance, d’abord. Vient ensuite, on ne sait plus très bien quoi mais il y a eu le Livre rouge, la somme de tous les rêves, puis Albert Zafy qui n’a jamais eu de politique que ce qui lui passe par la tête, puis le changement de cap de l’Amiral vers le libéralisme et actuellement, le culte de la performance et de l’efficacité, la foi opérante et le nombrilisme exacerbé. Nous sommes les plus forts, nous sommes les meilleurs. Nous sommes condamnés à réussir.
La réalité résiste et elle est impitoyable. Rien ne vaut un regard extérieur pour donner la juste mesure des choses et de nous-mêmes. Le Ghana vient de nous donner une cinglante leçon d’humilité. Elle a réussi en un an et demi à faire admettre au FMI et à la Banque mondiale les preuves qu’elle s’achemine vers la bonne gouvernance et une bonne gestion des affaires publiques. En quatre ans, Madagascar a fait plus de gesticulations que d’efforts. Admis à engager la course de fond du DSRP en 2000, alors que le Ghana ne l’a été qu’en 2002, Madagascar traîne depuis Tantely Andrianarivo et l’Amiral quand le Ghana agit. On espérait qu’avec le nouveau pouvoir qui ne jure haut et fort que par toutes les valeurs sacrées des bailleurs de fonds, on arriverait sans trop de forcer à la ligne d’arrivée. C’était plutôt le rendez-vous de la déception. Doit faire mieux. Il ne faudrait surtout pas chercher des excuses à travers les évènements 2002. Ils n’étaient rien à compter de ce que le peuple ghanéen a enduré. Des coups d’Etat, des chefs d’institution passés aux armes, des dizaines de milliers de population déplacées, des dévaluations etc…Le Ghana a réussi parce qu’il ne le faisait pas pour la galerie.
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Rien ne vaut un regard extérieur pour donner la juste mesure des choses et de nous-mêmes.

écrit par Freeman @ 14:19:09
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